samedi 7 mai 2011

Chuck Norris VS Ben Laden

Ça tourne au grotesque : chaque jour qui passe nous donne une autre version de l'intervention des Navy Seals, la crème des combattants ayant donné à la Chine et aux russes l'occasion plutôt rarissime d'étudier les matériaux ultra-secrets avec lesquels sont fabriqués des hélicoptères jusqu'ici inconnus à ce jour (la presse a mis trois jours pour en parler !). Pas une journée sans un démenti ("bouclier humain", "ah non, pas de bouclier humain", "il a été abattu car il était menaçant" ; "euh, il a été touché alors qu'il tournait les talons", "l'hélicoptère a reçu un déluge de feu", "euh il n'y a eu qu'un seul homme qui a tiré, tous les autres n'étaient pas armés"- mais il baignent tous dans leur sang, sur les photos-), pas une journée sans une contradiction supplémentaire. Il en ressort une seule impression : les êtres humains qui ont débarqué ce soir là dans un jardin on eu le comportement des drones Predators : ils ont abattu tous les hommes de la maison (pour les femmes et les enfants on n'en sait pas beaucoup plus, un fils du supposé Ben Laden ayant été tué parait-il), sans aucune sommation. On a retrouvé sous l'épaule droite d'un cadavre baignant dans son sang un pistolet à eau comme seule arme redoutable : cette image résume à elle seule ce qui a été fait : les soldats qui ont débarqué en nombre (on a cité 79 intervenants !) étaient venus pour tuer, et surtout pas pour arrêter et emprisonner. Tuer pourquoi, et qui, voilà bien tout le mystère... Et comme c'est grotesque, je vais me faire aujourd'hui un petit plaisir en rameutant mes souvenirs Hollywoodiens, une suggestion venue lors d'un délire du midi avec mon collègue Marc, que je vais saluer par la même occasion ici-même.
Mais venons-en aux faits, et aux faits seuls. Pour davantage de compréhension, et être le plus fidèle au récit que je tiens personnellement de la bouche du commando Leslie Nielsen (NDLR : Morice, il est mort : oui, je sais, mais Ben Laden aussi, et depuis plus longtemps !), j'ai mis en italique et en gras le récit, troisième du genre, donné par la Maison Blanche, à propos de l'assaut au Pakistan. "Ce nouveau récit des 40 minutes fatales au chef d'Al-Qaida dans sa résidence d'Abbottabad, au Pakistan, apporte des éléments supplémentaires. Les Navy Seals ont ainsi tiré sur un occupant des lieux qu'ils pensaient armé, mais qui ne l'était apparemment pas". Déjà, voila les hommes du commando Norris présentés comme des buses totales, à ne pas distinguer si un homme est armé ou pas. On voit bien là toute l'acrimonie de la Maison Blanche envers nos valeureux combattants guidés par un si talentueux militaire. De vrais guerriers, qui, à peine descendus par des filins de leur tout nouveau Transformers Boeing, auront à se battre. Un hélicoptère tellement invisible et furtif que le commandant Norris et ses hommes ne sont même pas aperçus que c'est ça qui les avait transportés !  Oh, l'engin aura bien un petit ennui mécanique après qu'ils aient tous descendus en rappel (sauf Sylvester Stallone, venu par la route en SUV aux vitres noires et qui attendra un bon quarante minutes devant le portillon blindé qu'on veuille bien lui ouvrir, ayant oublié le nom de code. Après avoir épuisé tous les noms de tribus indiennes, il s'apprétait à faire la liste des grands chefs et avait déjà cité Cochise et Sitting Bull quand le portail s'est soudain ouvert), mais sans plus. C'est en laissant l'allume cigare branché que l'appareil prendra feu quelques dizaines de minutes plus tard : ces trucs en carbone, ça ne tient pas l'incendie, je l'ai toujours dit à Boeing.

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